#CRM - 21-10-2021
Bien que les chefs d'entreprise estiment que les données sont essentielles pour prendre de meilleures décisions, seules 17 % des entreprises françaises ont renforcé leur expertise autour de la donnée pendant la pandémie.
Une étude menée auprès de cadres dirigeants en France et dans huit autres pays met en évidence des difficultés pour maîtriser et comprendre les données. L’étude YouGov, commandée par Tableau, révèle que seuls 43 % des dirigeants français interrogés estiment que la pandémie de Covid-19 a rendu leurs collaborateurs plus à l'aise avec les statistiques. L'analyse des données est bien au centre de leurs préoccupations et participe à leur transformation numérique. L'étude mondiale a interrogé 1 977 dirigeants d’entreprises en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Suède, au Brésil, à Singapour, au Japon et en Australie.
Alors que la majorité (65 %) des chefs d'entreprise français reconnaissent que les données jouent un rôle important dans la qualité des échanges et pour la prise de décision stratégique, seuls 40 % d’entre eux affirment s’appuyer davantage sur les données depuis le début de la pandémie.
Même si la plupart des dirigeants français (65 %) affirment que les données réduisent l'incertitude et permettent de prendre de meilleures décisions, 39 % d’entre eux estiment que la pandémie les a poussés à prendre des décisions rapides malgré le manque d’informations. Il est intéressant de noter que les entreprises françaises qui utilisent davantage de données sont beaucoup plus sereines quant à l'impact du Covid-19 sur leur activité (44 % pour celles qui ont utilisé davantage de données contre 26 % pour les autres).
La transition vers le tout-numérique, accélérée par la pandémie, a modifié l’organisation et le déroulement des réunions, ainsi que la manière dont les données sont utilisées en entreprise. Si le plus grand avantage du télétravail réside dans la possibilité de faire participer davantage de personnes aux réunions (selon 52% des personnes interrogées), l'étude révèle que près de la moitié (48 %) des dirigeants français regrettent que les équipes ne partagent pas plus efficacement les informations.
De plus, lorsque les données sont partagées, elles ne sont pas toujours comprises. D’ailleurs, 47 % des cadres dirigeants français estiment que le manque de compréhension des données ainsi que l'incapacité à s’appuyer sur des indicateurs pour prendre des décisions (31 %) sont les principaux obstacles à l'évolution et à l'amélioration des réunions. Plus inquiétant encore, les cadres s’inquiètent de l’incapacité à percevoir le potentiel de la donnée comme outil de prise de décision, alors qu’elle devrait être au cœur des décisions stratégiques des entreprises.
L’étude relève la faible utilisation de l’analyse des données pour la prise de décision au sein des comités de direction. L’analyse des données n’est utilisée quotidiennement que par 18 % des décideurs français au cours de leurs discussions autour de la stratégie ou de la transformation de l’entreprise. En outre, seuls 17 % des dirigeants français ont davantage exploité les données en réunion pour faire face aux conséquences de la pandémie, soit l’un des plus faibles taux des neuf marchés étudiés. En France, ce sont les secteurs du commerce et des services financiers qui exploitent le moins le potentiel de leurs données.
" Les dirigeants ont conscience que l’analyse et la mise en valeur d’indicateurs clés permettent de mener des discussions de qualité et accélèrent la prise de décision. Il n'est donc pas surprenant qu’ils s'inquiètent de ne pas en avoir la maîtrise pour prendre de meilleures décisions ", commente Pierre Barbier, qui dirige Tableau en France. " Les collaborateurs ont besoin d'aide pour accéder aux bonnes sources de données, les comprendre et les interpréter dans toutes les réunions - à distance, au bureau ou de manière hybride - afin d'identifier les informations importantes, se poser les bonnes questions et prendre les bonnes décisions au bon moment ”, poursuit-il.
" Avec la pandémie, disposer de bons indicateurs a été vital dans la prise de décision. Les consommateurs, les décideurs politiques et économiques, ainsi que la société dans son ensemble, ont été bombardés d’informations liées à la lutte contre le Covid-19, mais difficiles à interpréter. Pourtant, seule une proportion relativement faible des décideurs utilise régulièrement l’analyse et la mise en valeur des données pour prendre des décisions ", regrette Ivo Vlaev, Professeur de sciences comportementales à la Warwick Business School. " L'instauration d'une culture de la donnée doit venir d’en haut, et il revient aux dirigeants d’incarner cette culture. L'étude montre que les chefs d'entreprise peuvent en parler, mais qu'il leur reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de passer à l'action et de faire de cette culture une réalité. Tant que les collaborateurs ne verront pas leurs dirigeants prendre des décisions basées sur les données et proposer des analyses étayées par des statistiques, nous ne pourrons pas espérer que l'ensemble de l'entreprise fasse de même au quotidien. On ne crée pas une culture des données en donnant simplement aux employés un accès à celles-ci sans leur donner les moyens de les interpréter. "
" Il n’est pas étonnant que les chiffres dominent notre monde, principalement parce que les données nous permettent d'éviter les dangers de l'interprétation. Cette étude confirme qu'il est important pour les chefs d'entreprise que toutes les parties prenantes aient accès aux mêmes sources d'informations lorsqu'elles doivent discuter d’éventuelles orientations stratégiques. Il est également important que tous les départements puissent accéder aux données pour faciliter la prise de décision. Le tout avec l’objectif d’une vision commune, de confiance et d'alignement mutuel. Dans notre environnement de travail hybride, accéder aux mêmes données est particulièrement essentiel. A cet effet, les entreprises doivent éviter de créer des silos où les données ne pourraient pas être visualisées, notamment lorsque les collaborateurs travaillent à distance ", conclut-il.
La Rédaction
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